Phnom Penh: flash back

Khmers rouges, prison S21, killing field,... Comme un air de bonheur dans tout ça? ou comment avoir le moral à zéro après une journée de visite intensive, tout en bloc! Pour la cerise sur le gâteau, on se retrouve en fin de journée, alors que je cherchais une banque au milieu d'une manif anti- gouvernement.
 C'est alors qu'on rencontre un "professeur de mathématiques" qui nous parle en Français. Il nous explique la manif, puis on enchaîne sur sa vie, sa tristesse, comment enseigner l'espoir aux étudiants quand on a soi même perdu tout espoir. Car oui, notre rencontre a vécu l'époque des khmers rouge. Il nous explique qu'il est le seul survivant dans sa famille, qu'il a alors perdu  ses parents et ses 7 frères et sœurs. Il a aujourd'hui 62 ans et semble survivre tout au plus. Il se souvient qu'il se cachait la nuit pour attraper les chats dans les rues et les manger sans se faire voir des khmers rouges. Comment, il a vu se faire tuer ses compatriotes pour avoir ramasser une poire tombée de l’arbre, sous prétexte que celle ci était propriété de l'état et que le condamné avait commis un vol. Il nous décrit l'exode vers les frontières, la désertion lente des villes, le travail forcé dans les campagnes, sans manger, jusqu'à l'épuisement total et souvent jusqu'à la mort. Le retrait des enfants à leurs parents en leur inculquant que le seul amour admis était celui voué à l'Etat, on leur enseignait ensuite de renier leurs parents. Comment les soldats entraient dans les maisons, violaient les femmes, puis les tuaient.
La mort aussi de milliers d'enfants en les jetant contre les arbres, une barbarie sans nom, une Histoire qui est encore palpable dans un pays en reconstruction.
Ce qui peut paraître surprenant, c'est que certains cambodgiens regrettent le régime. Tant dévoués, ils n'ont pas de remords sur le passé. D'autres au contraire prisonniers et esclaves, survivants de l'enfer tentent de retrouver un sens à la vie mais souffrent des innombrables pertes causées par ce régime atroce qui a ensanglanté le pays. 

La journée s'achève et on décide d'aller au cinéma de l'hôtel où il passe le film "killing field". Il illustre la triste réalité de l'Histoire à travers la vie d'un journaliste américain qui au nom de l'actualité mais en péril la vie de son homologue cambodgien.

Phnom Penh, capital du Cambodge, m'apparaît comme une grande fourmilière après ma semaine á Siem Reap. Ces 2 jours chargés d'Histoire et d'émotions sont biens suffisants. On se détend à l'hôtel, fléchettes et billard avant de se coucher, une crêpe au Nutella pour se remonter le moral mais l'atmosphère général à l'issue de cette étape fait l'effet d'une claque en pleine figure. 

Si tu recherches les expériences joyeuses pendant le voyage, laisse de côté cette étape et  dirige toi plutôt vers les plages du Sud du Cambodge qui paraît il sont magnifiques. J'ai notamment entendu parlé des îles Ko rong et de Sinhoukville. Sauf que, en ce qui me concerne, la course pour rattraper ma copine allemande ne m'en laisse pas le temps pour cette fois...

Pas mécontente cependant, de remonter vers le Laos et la tranquillité des 4000 Islands.























@ Phnom Penh, Cambodia
























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