6 mois plus tard... Quito...


 Partie le 29 juillet de Seattle, après 6 mois je suis aujourd'hui le 29 janvier à Quito, capitale de l'Equateur.
Une charnière du voyage, des sentiments multiples, des rencontres innombrables, des pertes, des gains....
Je traverse toujours l'Amérique du Sud, j'ai quand même finit par acheter mon billet pour rejoindre l'Asie, mais avec presque un pincement au coeur de changer de continent. Pourtant ce n'était pas celui auquel j'aurai pensé m'attacher.
D'abord, je réalise que mon sac énorme est ma maison, qu'elle pourrait être bien plus petite. Il y a quelque jours alors que je marcher à Vilcabamba, petit village de l'équateur, on m'a interpellé "elle est belle la maison que tu portes sur ton dos!" tout ce que je ne pensait jamais vivre au départ. Marcher mon gros sac sur le dos, le plus "petit" devant. Parfois je me vois tel le petit bonhomme du guide du routard portant le monde sur mes épaules. Sachant que dans mon monde, s'entremêle, paréo, bikini, tongs, gilet et chaussettes en Alpaga, mouffles en laine, caleçon en moleton, parka pour la pluie (nouvelle aquisition peruvienne) shorts, vestes, robes, t.shirt, laine polaire, bonnet, foulards... bijoux, shampoings, lingettes (très utile!) livres, peintures, cahiers, ordinateur, appareil photos, cables en tous genres, trousse à maquillage (presque plus jamais utilisée), une trousse à pharmacie (au cas ou) en fait beaucoup trop de "au cas ou" dans mon sac ça l'alourdi et au final tu trouves souvent ce dont tu as besoin déjà sur place... bref tout un monde que tu déballes et remballes au grès de tes arrivées et départs (de plus en plus nombreux). Plus le temps apparti en Amérique du Sud se réduit plus mon sentiment d'enchainner les kilomètres grandit.
Aucun regret pour le billet tour du monde car je pense que la frustration du départ n'en aurait été que plus grande. La flexibilité reste primordiale dans ce voyage. Toute nouvelle rencontre occasionne des changements et de nouvelles envies. Pourtant faire des choix, n'étant toujours pas ce qui me qualifie de mieux, choisir de m'envoler pour un nouvel ailleurs n'est pas mince affaire. Je compte tout ce que je n'ai pas encore fait et commence à penser à une nouvelle boucle autour du monde. Courir n'est toujours pas mon but et voir le plus possible, oui, mais surtout profiter du temps présent, prendre le temps de rencontrer et de découvrir, de faire des poses, d'avoir des dimanches dans sa routine et juste de ne rien faire. Vivre la vie du quotidien dans un ailleurs en éternel recommencement...
Chaque jour je mesure ma chance, car oui, c'est un privilège ce temps que je m'accorde. Quel plaisir de prendre conscience de tout ce qui rend agréable une journée: avoir la chance de prendre une douche, et qui plus est si elle est chaude, avoir accés aux toilettes et bonheur si il y a du papier! Petit détail auquel j'ai eu beaucoup de mal à m'habituer au passage: en Amérique du Sud tu le jette dans la poubelle le papier pas dans la cuvette, et ce en toute occasion! Je vous laisse imaginer le bonheur quand celle ci déborde comme c'est souvent le cas.... Le petit plus, tu peux voir avec précision l'expérience de ceux qui t'ont précédé en ce lieu qui tien une importance essentiel dans ce genre de voyage. Surprenament  parler caca fait maintenant partie de ton quotidien! C'est aussi ça l'aventure sud américaine, chaque jour est une surprise, dans de nombreux domaines donc....
Enfiler des habits propres et qui sentent la lessive quand tu peux trouver une laverie après 3 semaines sans pouvoir laver tes fringues, devient un réel bonheur attendu avec impatience, dormir dans un lit propre. Manger un bon repas, regarder la mer, voir les paysages défiler à travers la vitre du bus. Rire!

C'est d'ailleurs ce qui m'a fait renoncer à mon voyage en solo. Depuis Noel je voyage avec Marie et Audrey, ce qui rend le voyage plus divertissant, on bouge plus vite, on visite, on se marre beaucoup aussi. Moins solitaire et forcément. Les décisions à 3 sont parfois plus dur à prendre, mais le plaisir de partager le voyage et les moments de rigolade font que j'ai du mal à m'en séparer...
j'ai bien essayé après notre formidable aventure au Machu Pichu, mais mon expérience dans le Ashram, m'a rappelé vite fait au besoin de vivre plus en faits qu'en pensée (du moins pour le moment).

La solitude, la peur, sont l'objet du combat pour ne pas t'empêcher d'avancer. Envie parfois de me poser et profiter d'avantage et ce sentiment mêlé d'enchainner les villes, les lieux, remonter vers le nord, toujours plus loin, pour arriver au bout de je ne sais quelle frontière. L'envie aujourd'hui et de continuer , difficile de dire que le voyage qui est aujourd'hui devenu mon quotidien, va s'arrêter. Je prends la décision de redemander ue disponibilité pour l'an prochain. Si l'envie ou le besoin de travailler fini par me gagner, je m'arrêterai en route comme nombreux voyageurs que j'ai rencontré.

Cette étape à Quito nous ramène à une autre réalité qui est souvent la cause de tous tes maux en Amérique du Sud: l'altitude!!! 
Après le passage en Bolivie et Équateur vivre entre 3000 et 5000 mètres devient monnaie courante mais pourtant à tout moment ce mal de l'altitude peut te reprendre par surprise. L'avantage c'est que lorsque l'on est fatiguées ou malades on décide simplement de ralentir le rythme et de se poser quelques jours dans un endroit qui nous plait ou on enchaîne la vie des dimanches...
A Quito on s'est fait de nouveaux amis, Benjamin et Julie, on a cuisiné, brunché, dîné, comme à la maison, on s'est balader en ville, on est sorties... Bref un semblant de vie normale qui fait du bien. Puis le voyage te rappelle et d'un coup, d'un seul, on remballe, on saute dans un taxi, et la tout reprend! Le taxi s'arrête au bord de l'autoroute car son moteur chauffe, pas sur qu'il tienne le coup, le type descend, je m'entends lui dire: "NO!!" Il a compris et me dit qu'il doit jeter un œil au moteur... Pendant ce temps on s'affole à l'arrière pour planquer notre fric dans nos sous- vêtements de peur que ce soit encore un de ces pièges à touriste dont on nous a parlé et que dans 3 secondes des mecs déboulent de la colline pour nous alléger de nos biens. Bon finalement on repart, la voiture refait des siennes mais on arrive au terminal du sud après une demi heure. Là, comme une aventure n'arrive jamais seule, on descend sous un véritable déluge, des trombes d'eau, sacs sur le dos... On cherche l'entrée dans le terminal. Suite du programme mouillées jusqu'aux os (sacs inclus pour pimenter tout ça) on cherche un billet pour regagner la côté, le petit port de Puerto Lopez. C'est vendredi soir, le terminal est bondé, on finit par trouvé un bus qui part dans environ 1h soit 23h de mémoire. On attend notre heure en faisant sécher les chaussettes, surveillant nos affaires de près et en jetant un œil au chien du vigile pour qu'il ne nous saute pas dessus par surprise. Bon là t'es dans l'état d'esprit: ouf tout s'est bien passé but what next?? On rejoint le quai de notre bus, pas de bus, on demande à droite à gauche au milieu de la foule, pas de soucis, c'est normal plusieurs bus partent à la même heure du même emplacement, il faut patienter. Un homme va quand même demander quelque minutes plus tard... Le bus est en fait non dans la ligne 21 comme indiqué sur le billet mais la 23 ou 24 je ne sais plus vraiment. Bon, on monte dans le fameux bus, sièges cassés, néon qui s'écroulent du plafond, rempli au Max... On est toutes les 3 calées sur la rangée du fond... Les vendeurs passent vendre leurs chips de bananes plantain et autres pains, boissons, bonbons, un mec sans bras, jogging de rappeur et casquette à l'envers vient demander l'aumône, sans les mains évidemment! On a plus qu'à prendre notre mal en patience et essayer de dormir le temps des 7 à 8 heures de trajet pour qu'elles passent vite!! En fait, autre programme... Un incident sur la route au milieu de la forêt luxuriante, le bus s'arrête près de 4 heures en tout, on ne peut passer à cause d'un accident sûrement. On descend pour se soulager sur le bord de la route car pas de toilettes dans notre bus de luxe. Au petit matin on s'arrête à une autre gare routière, il est aux environs de 6h et tout est encore fermé. Je demande au gars qui accompagne le chauffeur vers qu'elle heure on devrait arriver, il me dit qu'on est a peine à la moitié du chemin... Voyage beaucoup plus long que prévu! Il me suggère d'aller au toilettes ici. Pourquoi pas... En ressortant, celui qui ramasse la monnaie dans le bus quand les gens montent en route, déboule en courant, vite le bus repart, il faut le prendre sur un autre parking...
pendant ce temps là, un voyageur réveillent mes copines profondément endormies pour leur signaler que le bus repart mais que je ne suis pas remonté dedans. Panique à bord, Audrey tente de s'expliquer avec le chauffeur peut aimable... Finalement je les retouve sur le parking de derrière . Je précise au chauffeur qu'il y a 2 autres filles aux toilettes. Il me dit de leur téléphoner!!! Hmmmm, oui enfin je les connais pas! Non, ceux sont des équatoriennes... " je crois pas non, elles sont toutes les 2 blanches!" J'insiste mais il démarre. Je lui dit que le sac des filles est toujours là mais il s'en fou complet. 5 minutes plus tard et un peu plus loin dans la ville les filles remontent dans le bus. Elles ont fait appeler le chauffeur par la compagnie du terminal et un taxi les a conduit pour nous rattrapper. 
Tout reprend son court, mis à part le fait qu'on a pas vraiment dormi et que l'on désespère d'arriver tout va bien! On devait arriver vers 7 h du matin il est presque midi, tout le monde est casiment descendu du bus le long de la route dans les différents petits villages. Encore un terminal, le gars qui est venu me chercher plus tôt, nous dit que si on reste dans le bus on en a encore pour des heures, il nous demande de monter dans un autre bus. Ils transfert nos sacs dans la soute, il me dit qu'il a payé le ticket pour nous, à peine le temps de s'asseoir que notre nouveau bus démarre. 2 heures plus tard, entre fou rire et énervement dûs à la fatigue on débarque à Puerto Lopez notre dernier rendez- vous à 3 en Équateur... On se dégotte un taxi pour 5$ qui nous conduit sur la plage du bonheur: LasTunas.








@ ecuador

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